La région du nord-ouest du Maroc, et en particulier la ville de Tétouan, se caractérise par l’existence de nombreux orchestres traditionnels féminins spécialisés dans l’animation des différentes célébrations familiales. Cette tradition ancestrale remonte à l’époque de la fondation de la ville, l’animation des cérémonies féminines fait obligatoirement recourt à ces artistes. Elles se produisent arborant la tenue traditionnelle tétouanaises constituée de Caftans en brocard et une sorte de couverture légère, Defin ; une ceinture en velours brodée ou en or ou argent, Mdama et une coiffe en soie, Sebnia et un bandeau de tissu brodé, Harraz et sont chaussées de chaussures traditionnelles, Cherbil. La chanteuse principale de l’orchestre entame la chanson par la première phrase mélodique le choral répète dans le même ton toute la composition et fini sur un tempo élevé ou abaissé selon les cas. Les orchestres féminins puisent dans un riche répertoire de chansons populaires et andalouses composées ou reprises par des femmes artistes pionnières telles : Mennana El Kharraz, Fama Ben Lachhab, Alia Mjahed ,FetoumaMezouak , Zohra Abtiw , Achoucaha El Ghazi…etc. |
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Tétouan partage avec son arrière pays : la région nord ouest du Maroc (Les Jbala) ; un répertoire musical particulier, original et caractéristique : la TaktoukaJabalia une musique essentiellement rurale et montagnarde faisant l’éloge à Dieu, au prophète et auxAwlias (Saints) ou évoquant des thèmes d’amour, de la patrie ou de la belle nature.
Elle est habituellement jouée par un groupe de musiciens- chanteurs vêtus d’habits traditionnels des montagnes du nord avec un des instruments a corde comme le Guembri , le luth et le violon, des percussion traditionnels : le Tar et la Darbouka. Ce style à été « urbanisé » et modernisé par l’artiste Tétouanai Abdessadek CHKARA (1931-1998). Cet artiste, chanteur , auteur et compositeur est omniprésent dans la scène musicale de Tétouan par sa contribution à l’enrichissement du répertoire de la chanson populaire locale, ses nombreux solos improvisés ( Brawil ) et ses chants religieux ( Hadra ) et ses composition inspirés des veilles chansons féminines d’origine algérienne à influences ottomanes ont fait de la musique et chanson populaire de Tétouan un élément fondateur de l’identité cultuelle de ville. |
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La musique andalouse dite « Al Ala » est le principal genre musical à Tétouan, composée d’un répertoire organisé en ouvertures instrumentales, de chants de poème et de refrains improvisés, selon un système musical : Nawba. C’est une musique classique dont les origines remontent au règne des Omeyades en Andalousie, elle s’inspire des chants de poèmes religieux et se caractérise par un Ethos (Tabaa) et une partition (Sanaa), elle comporte des chants individuels ou collectifs (Inchad) et (Moual). L’instrumenterium se compose du violon, du luth, du rabab et des percussions traditionnelles, c’est Mohamed LARBI TEMSAMANI ; le célèbre maitre Tétouanai, qui a eu le mérite d’introduire d’autre instruments moderne comme le piano ou les cuivres : la clarinette ou le saxophone. L’orchestre du conservatoire de Tétouan ou orchestre M.L. TEMSAMANI dirigé actuellement par l’artiste Mohamed Amin AKRAMI est une référence en la matière. Il constitue avec ceux de Fès, Tanger ou Chefchaouen les principales formations musicales qui perpétuent les traditions de la musique andalouse marocaine L’orchestre AL HAIEK, au nom du célèbre auteurtétouanai de l’unique manuscrit décrivant les nawbas de la musique andalouse, dirigé par l’artiste Amin Chaachoo, est réputé sur la scène nationale et internationale par son style issu d’un brassage musical entre différentes musiques traditionnelles. |
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